BlackBerry chronique d’une mort annoncée ?
Une « Success Story » des années 2000 tente de renaitre de ses cendres, tel un Phoenix, depuis l’arrivée de son nouveau Président Directeur Général « John CHEN » en novembre 2013. Parmi les projets de relance de la marque, celui d’une plateforme de paiement, un pari risqué pour la firme canadienne qui n’a pas cessé de perdre des parts de marché depuis l’engouement des ménages, mais aussi des entreprises pour le smartphone. Un virage non engagé à temps qui contraint BlackBerry à prendre le pari du redressement de l’entreprise avec une nouvelle « stratégie de survie« .
Ancêtre du Smartphone – Le Palm Vx
On se souvient de la société « PALM » qui dans les années 2000 a ouvert la voie à l’hébergement de plusieurs « applications professionnelles » sur un Assistant Personnel ou « Personal Digital Assistant« . Une vraie réussite commerciale dont le produit « Palm Pilot Vx » fut le plus abouti. Son défaut majeur, pas de connexion à Internet mais une synchronisation avec un ordinateur de bureau en plein essor du WEB qui obligeront les dirigeants, à lancer trop tardivement, un téléphone classé dans la famille des smartphones aujourd’hui. Une stratégie peu clairvoyante pour une société qui a pourtant dominé pendant plusieurs années, le marché des entreprises.
Des erreurs du passé, les entreprises devraient plus souvent en tirer des enseignements afin de leur permettre de survivre dans un environnement « High-Tech » où tous les six mois de nouveaux entrants explorent le marché avec des offres originales. APPLE, a su prendre le virage surfant sur ses succès de lancement de l’IPAD et de l’IPHONE en imaginant les prochains relais de croissance de son activité sur de futurs marchés (cf. notre article : APPLE et ses projets paiement et domotique). Ce dynamisme est porté par un poste « Recherches et Développements » qui lui permet d’investir et de prendre le risque de se tromper grâce à un trésor de guerre conséquent aujourd’hui. Une situation enviable qui fait de la société à la Pomme, une machine de guerre suivie par le reste du marché.
Pour la société canadienne BLACKBERRY, l’heure est à la prise de risques afin de préserver sa pérennité et trouver les relais de croissance providentiels de demain sur fond d’une érosion continue de son positionnement sur un marché fortement concurrentiel. Une situation de tous les dangers non enviable. Pour autant, les premières orientations semblent s’inscrire dans une continuité d’ADN de la marque s’appuyant sur son savoir-faire historique. Tout d’abord, un réseau de communication privé assurant un haut niveau de sécurité en environnement fermé qui a fait le succès de sa messagerie instantanée, toujours utilisée par la plupart des gouvernements et services administratifs sensibles.
Dernièrement, la société canadienne a signé un accord pour trois années avec « EnStream » un consortium regroupant les opérateurs de Télécoms, BELL, ROGERS et TELUS. Il s’agit d’une plateforme de paiement mobile sécurisée au service d’institutions financières. Les premières à en bénéficier au Canada sont la Banque ROYALE DU CANADA et la Caisse DESJARDINS. Parmi les fonctionnalités, le stockage d’informations sensibles de l’identification du titulaire de la carte bancaire sur le smartphone. Seul le mode B2C est ouvert, comprenez l’achat auprès de commerçants, les autres modes dont le C2C ne sont pas autorisés par les banques.
Grâce à la signature de ce projet, BLACKBERRY se recentre donc sur ce qui a fait sa réputation et son expansion. une maitrise de la sécurité des données échangées depuis sa plateforme et le téléphone mobile. Au moment où la cybersécurité est un enjeu conséquent à l’essor du paiement mobile, la firme canadienne compte bien rebondir sur le « marché des entreprises » avec cette première offre.
Autre information intéressante, Madame Angela MERKEL a reçu un modèle BLACKBERRY Q10, ultra-sécurisé, afin de contrer les écoutes intempestives de la NSA qui avait fait scandale ces derniers mois.
Un pari qui n’est pas si risqué au final, lorsqu’on sait qu’un « environnement ouvert » est un gruyère de sécurité dont on doit recréer les conditions d’un « environnement fermé » afin de rétablir la confiance des utilisateurs.
La Rédaction
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